Les initiatives dans le secteur du bâtiment
ADEME – Expérimentations Urbaines
Cette plateforme de l’ADEME est en quelque sorte un observatoire des diverses expérimentations urbaines, avec notamment une rubrique spécial « quartier énergie bas carbone ».
Réemploi de matériaux Cerema et Enedis
Le milieu du BTP est grand consommateur de ressources mais aussi grand producteur de déchets, c’est pourquoi il est essentiel des stratégies de réduction de l’empreinte carbone dans ce secteur.
Dans le cadre de la stratégie nationale bas-carbone, Enedis s’est lancé dans le réemploi des matériaux extraits des tranchées pour le remblayage après la pose du réseau mais aussi dans l’utilisation de matériaux recyclés. Une des difficultés concernant le réemploi (des matériaux extrait du site en lui-même) est qu’il pleut parfois être difficile de savoir à l’avance sur quels matériaux on va tomber lors de l’ouverture d’une tranchée et de pouvoir répondre aux exigences réglementaires de voiries. C’est pourquoi, avec le Cerema, une méthode a été mise en place pour faciliter le réemploi.
Les objectifs de cette méthode visent à mieux connaitre la qualité des matériaux qui seront extraits lors des creusements, de proposer un référentiel pour le réemploi, et de fournir un protocole de déconstruction et de caractérisation en faveur du réemploi. Cette méthode s’appuie sur l’étude de trois chantiers réaliser par Enedis, le Cerema, et les gestionnaires de voiries de la Drôme et de la Loire. Pour savoir plus sur cette méthode :
En savoir plus
- Réemploi des matériaux lors du remblayage des tranchées : enjeux d’économie circulaire et de décarbonation des activités des travaux publics
- Les enjeux d’économie circulaire et de décarbonation dans le secteur du BTP
- Enedis et le Cerema dévoilent les premiers résultats autour de l’utilisation des matériaux extraits des tranchées pour leur remblayage
Incorporation de biochar dans le ciment
Le biochar est une « technologie à émissions négatives » ou « puits de carbone » d’après le GIEC, ce qui peut être utile pour lutter contre le réchauffement climatique. En effet, il pourrait renfermer le carbone et le stocker pendant des centaines d’années. Le biochar c’est du carbone pur et très stable dans le temps. Mais comment cela fonctionne ? Le biochar s’obtient à partir de n’importe quelle matière végétale qui est chauffée sans oxygène (entre 300°C et 700°C), ce qui est appelé pyrolyse ou carbonisation. Le carbone emprisonné dans les végétaux lors de la photosynthèse est rejeté sous forme de CO2, sauf s’il passe par cette transformation en biochar ! Le CO2 reste donc contenu à l’intérieur du biochar grâce au processus de pyrolyse.
Le cimentier français Vicat a commencé à intégrer ce biochar au sein du ciment (le ciment est le liant de base du béton), ce qui a donné naissance à Carat : le liant au biochar pour un béton bas carbone. Ce nouveau béton à très peu de différence un béton traditionnel, si il est noir lors de sa conception, il s’éclaircit en séchant et obtient une teinte similaire au béton qu’on connait. Et pourtant, si d’apparence il est identique, ce béton afficherait un poids carbone jusqu’à 10 inférieurs à celui d’un béton courant.
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Réemploi de matériaux de chantier en Normandie
ADEME Normandie et la Région Normandie travaillent avec une dizaine de maitres d’ouvrage sur le réemploi de matériaux dans le bâtiment. Cela fait suite au programme pilote de l’ADEME Normandie et de la Région Normandie d’avril 2022 qui a pour objectif :
- De réaliser un état des lieux des pratiques (prévention, gestion des déchets)
- De construire une stratégie d’achats (prévention et gestion des déchets)
- D’appliquer ces objectifs sur un projet (construction, rénovation, démolition)
Cet accompagnement s’est fait sur 2 ans avec plusieurs ateliers. Le bilan met en avant des améliorations mais aussi des freins qui persistent. Côté amélioration, on note une mobilisation plus effective des équipes internes, l’acquisition de connaissances et de compétences techniques, mais aussi une sorte de fierté qui ressort dans le fait de s’engager dans ce type d’action (créatrice de sens). Côté freins cette fois ci : difficulté pour convaincre les acteurs externes du bâtiment, et une maîtrise qui reste encore fragile sur les risques assurantiels, les délais et les coûts.
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Championnat de France des économies d’énergies
Depuis 2013 existe le Championnat de France des économies d’énergies. Ce dispositif est une sorte de concours composé de plusieurs ligues des bâtiments du tertiaire : école, collèges, lycées, universités, infrastructures sportives, préfectures, etc.
Le but est de sensibiliser les employés des structures candidates aux enjeux de la transition écologique et de déclencher une dynamique de transition sous un format ludique. Ce concours a permis une économie d’énergie de 15% en moyenne, allant même jusqu’à 30% dans certains cas.
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Village Olympique bas carbone ?
L’organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024 s’est voulue attentive à l’empreinte carbone de l’événement. En effet, on peut noter plusieurs éléments qui ont contribué à réduire l’empreinte environnementale des jeux :
- Préférence pour la location plutôt que l’achat des équipements et anticiper leurs secondes vies,
- Privilégier au maximum les énergies renouvelables pour alimenter les sites des jeux,
- Une alimentation deux fois plus végétal dans les repas,
- Des critères de durabilité dans les achats,
- Financement de 4 projets forestiers labelisés bas carbone,
Outre ces quelques exemples, il y a aussi un grand intérêt quant à la réalisation du village Olympique. Les bâtiments ont été bâtit avec du bois et du béton bas carbone et répondent tous à des certifications environnementales. L’ossature des bâtiments, l’isolation, les façades et les planchers des habitations sont majoritairement en bois (et à 30% français).
Pour les besoins en énergie, 20% de l’électricité est fournie par des panneaux photovoltaïques et le chauffage et le rafraichissement (pas de climatisation) est couvert par un système de géothermie à l’échelle du quartier (énergie renouvelable qui utilise un principe similaire à celui de la pompe à chaleur pour puiser des calories dans le sol ou l’air).
De plus, la vie dans le quartier a été pensée pour être agréable, et rafraichissante afin d’éviter les phénomènes d’ilot de chaleur urbain, avec par exemple la présence d’eau dans les espaces publics, des couleurs clairs, des revêtements en coquillages qui facilitent le passage de l’eau de pluie, et une architecture qui favorise la circulation de l’air.
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Strasbourg : Quartier de la Citadelle
Quartier qui se veut devenir un exemple environnemental et social. Projet lauréat du programme Démonstrateur de Ville Durable, consiste en la création d’un quartier bas carbone. On peut noter une utilisation de matériaux biosourcés (bois, chanvre, paille, etc.), une logistique fluviale prévue à la fois pour les travaux et pour la vie du quartier, un engagement d’habitat participatif, une grande place accordée aux espaces végétalisés, etc. Il y a une volonté pour l’Eurométropole de Strasbourg d’établir ce quartier comme un exemple de quartier durable accès sur un mode vie plus participatif.
Sur les 900 logements prévus d’ici 2030, c’est 600 logements (et 4 500m2 de locaux) qui devraient bénéficier de cette ingénierie bas carbone.
Fin des travaux prévu en 2030.
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- Strasbourg : Citadelle, quartier démonstrateur en bas carbone
- Citadelle, un quartier pilote pour la ville de demain
- Comment faire évoluer un projet urbain dans un contexte de transition écologique ? Le cas du quartier Citadelle
- Démonstrateur de ville durable
- Citadelle, un quartier pilote pour la ville de demain