Les initiatives dans le domaine de la culture

Le festival d’Avignon, éco-responsable ?

Le festival d’Avignon, connu pour être un grand événement de la culture contemporaine, et également un événement qui se veut le plus éco-responsable possible.

En effet, c’est depuis 2010 que l’organisation du spectacle s’est penchée sur son impact environnemental et le développement de pratiques durables, et cela par la création d’une équipe, en interne, ayant pour rôle de faire émerger et d’accompagner de nouvelles actions et pratiques écoresponsables. Concrètement, cela se traduit dans les divers champs qui touchent au festival, que ce soit la mobilité, la communication, les déchets, les achats, la sensibilisation, etc.

Par exemple, le festival incite, que ce soit le public, ses équipes ou les artistes à privilégier les mobilités douces, ou en tout cas, à limiter au maximum l’autosolisme en véhicule thermique. Dans ce sens, on peut noter le passage de véhicules thermiques à hybrides ou électriques pour l’organisation du festival, ou la promotion et l’utilisation de vélos électriques, vélos cargos électriques et de triporteurs pour le transport de petit matériel ou encore, la mise à disposition de navettes pour les spectacles plus éloignés (et non accessibles en transport en commun).

Outre ces quelques exemples sur les actions menées autour de la mobilité, on retrouve cette volonté aussi dans d’autres domaines, comme pour la gestion des déchets où un regard attentif est porté sur la présence des poubelles de tri, de leurs signalétiques, l’interdiction des plastiques à usages uniques, l’éco-conception et/ou le réemploi des décors, etc. Pareillement pour la consommation énergétique, où les horaires (travail et spectacles) sont adaptés pour éviter les périodes de grosses chaleurs, l’utilisation de lumières LED, l’installation de panneaux photovoltaïques pour leur local, etc. Sans oublier la communication, élément essentiel, où les programmes ne contiennent plus de photos (moins d’encre), les papiers utilisés sont à 100% recyclés ou à 100% issus de forêts gérées de manière responsable, réduction du poids numérique du site web et de l’application du festival, limitation des tracs et affiches, etc.

En bref, mis à part ces quelques exemples, le festival d’Avignon se mobilise et s’ancre dans une démarche durable et éco-responsable et cela sur l’ensemble des domaines qui touche à son organisation.

Des festivals éco-responsables

De plus en plus de festivals cherchent à réduire leur empreinte écologique et à sensibiliser leur public à la transition énergétique. On peut alors mentionner le festival We Love Green (Paris) qui mène plusieurs actions : énergie 100% renouvelable, le plastique à usage unique interdit, l’alimentation 100% végétarienne (depuis 2023), partenariat avec la fédération française de cyclotourisme, ateliers et conférences sur des thématiques environnementales. Dans la même veine, on retrouve un grand nombre d’autres festival menant des actions similaires, comme le Delta Festival (Marseille) avec son Village Environnement (près de 450 associations étudiantes mobilisées dans la sensibilisation des festivaliers aux enjeux écologiques), sa brigade verte (gestion des déchets, ces brigades existent pour d’autres évènements aussi), distribution de cendriers de poche, très peu de flyers et goodies, etc.

Cette volonté de réduire l’impact environnemental se retrouve dans d’autres événements comme le El Capp Fest à La Rochelle, qui associe l’escalade à la transition écologique, en offrant un village d’initiatives engagées et des défis ludiques pour encourager des comportements plus responsables. Des festivals comme Terre du Son ou Cabaret Vert mettent en œuvre des actions concrètes pour maîtriser leur consommation d’énergie et valoriser les déchets, tout en organisant des conférences et projections pour sensibiliser leur public. À l’instar de Green Nation, qui privilégie des animations décarbonées et des stands d’associations locales, ces festivals montrent que la sensibilisation ne se limite pas à l’action mais passe aussi par l’engagement des participants.

Néanmoins, malgré les efforts, il reste encore du chemin à parcourir et tout n’est pas encore optimisé à 100%. En effet, il peut être assez difficile de changer les habitudes des festivaliers, notamment sur des questions d’alimentation et de mobilité, ce qui représente les plus gros facteurs d’émissions (pour le festival Delta). D’autres difficultés peuvent subvenir pour d’autres raisons encore, comme avec le festival We Love Green, se déroulant au bois de Vincennes, qui fait l’objet de plusieurs critiques concernant l’impact sonore sur la faune locale.

Art Paris

Art Paris est un événement qui se déroule au printemps sur l’art moderne et contemporain à Paris au Grand Palais Ephémère. La foire Art Paris s’est engagée dans une démarche d’écoconception qui s’appuie sur l’ACV, une première pour ce type de salon.

L’ACV, l’analyse du cycle de vie, est une méthode qui vise à réduire les impacts environnementaux (produit, service, bâtiment, etc.) de sa création (matière première) jusqu’à son élimination. L’ACV va donc recenser et quantifier, tout au long de la vie des produits, les flux physiques de matière et d’énergie associés aux activités humaines. Elle en évalue les impacts potentiels puis interprète les résultats obtenus en fonction de ses objectifs initiaux. (Définition de la Mission Interministérielle du numérique écoresponsable).

Avec ce travail, le salon Art Paris a pu identifier divers leviers d’actions afin de réduire ses impacts. Par exemple, en comparaison de l’édition de 2021 et celle de 2022, on note une baisse de quasiment 46% des déchets, une baisse de 37% de la consommation électrique, la mise en place d’une restauration végétarienne et sans bouteilles plastiques… et plus généralement, une baisse de l’empreinte carbone de l’évènement passant de 80 791 KgCO2eq en 2021 à 64 217 KgCO2eq en 2022. De plus, c’est 12 tonnes de matériaux qui ont pu être réemployées ou valorisées en 2022 et non pas juste jeter (transformation de certains matériaux en isolant, réemploi de la moquette par des associations solidaires, etc.).

A souligner que cette démarche (soutenue par l’ADEME), consistant à passer par l’analyse du cycle de vie, est encore à ses débuts. Par exemple, ici, le transport (des œuvres et des visiteurs) n’est pas comptabilisé, néanmoins, c’est un premier pas de franchi, avec lequel on constate déjà de nettes améliorations.

  • L’Analyse du cycle de vie de Art Paris est consultable pour tous en ligne (sur leur site ou via le lien de l’ADEME).

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