Lutte contre les espèces végétales invasives
Découvrez l’action du Département pour lutter contre les espèces végétales invasives et notamment la renouée du Japon.
Pourquoi lutter contre la renouée du Japon ?
La renouée du Japon est l’une des 33 espèces invasives présentes en Normandie.
Cette plante invasive impacte la biodiversité locale. La renouée du Japon menace les plantes indigènes en se développant dans leur milieu. Elle dégrade également la qualité de l’habitat des amphibiens et perturbe la diversité des insectes phytophages.
La renouée du Japon provoque l’érosion des berges avec les conséquences que cela entraîne (inondations, effondrement des ouvrages). Elle altère les caractéristiques et la fertilité des sols. Elle provoque une pollution organique des eaux du fait de sa biomasse importante et de la mauvaise décomposition des feuilles.
D’autre part, très présente sur le bord des routes, elle peut nuire à la visibilité au niveau des intersections et masquer les panneaux de signalisation.
Les actions mises en place par le Département pour lutter contre cette plante
Actuellement, il n’existe aucune solution pour l’éliminer complètement. Le premier geste à adopter pour éviter l’expansion de cette plante est de ne pas la disséminer. C’est pourquoi les agents des routes ne la broient pas avec l’épareuse.
Pour essayer des contenir cette plante, des expérimentations sont menées par des Agences Techniques Départementales (ATD).
La fauche répétée
La technique de la fauche répétée est testée sur une zone gérée par l’ATD Sud Manche. Cette zone située au croisement des RD43e2 et RD113 fait l’objet d’une fauche toutes les 2 semaines. Bien qu’elle ne permette pas la disparition de la plante, cette technique semble porter ses fruits car la fauche répétée entraîne une diminution de la renouée sur la zone. L’expérimentation sera conduite encore quelques années.
Le bâchage
Le bâchage est réalisé avec des toiles laissant passer un peu de lumière, ce qui permet à la renouée de se développer à l’intérieur de la bâche et non en dehors. Avec cette technique, la plante continue de pousser mais puise dans ses réserves. En théorie, la zone couverte est débarrassée de la plante en 4 ans mais les expérimentations les plus anciennes ne datent que de fin 2019. La bâche a une durée de vie équivalente, environ 4 à 5 ans. Sur cette zone débarrassée de la plante invasive, la nature devrait reprendre ses droits.
En 2019, une seule zone de 200m² a été bâchée, sur la commune de Muneville-le-Bingard au bord de la RD2 entre Lessay et Coutances. Cette zone est située sur le territoire de l’ATD des Marais.
Fin 2020, 3 zones ont également fait l’objet de cette expérimentation :
- L’échangeur de la fosse Yvon en bordure de la RD901 sur une surface de 1 200 m², zone gérée par l’ATD du Cotentin
- Un talus en bordure de la RD29 d’une surface de 400 m² à proximité du château de Cerisy-la-Salle, zone gérée par l’ATD Centre Manche
- Un talus en bordure de la RD977 d’une surface de 300 m² situé sur la commune des Loges-Marchis, zone gérée par l’ATD Sud Manche
Le traitement des rhizomes à l’eau chaude
Cette technique expérimentale est assez coûteuse.
Deux zones de densité différentes ont reçu ce traitement. L’une, de 300 m² à Négreville, en bordure de la RD62 et très dense initialement a été traité une fois par an depuis 2019. Une seconde, de densité moindre est traitée depuis 2020 à Néville/mer en bordure de la RD514.
Ce désherbage devrait être réalisé plusieurs fois par an pendant au moins 3-4 ans, pour avoir une efficacité optimale. Malgré les résultats qui semblent encourageant, le coût de la méthode ne permettra probablement pas sa généralisation.
Le pâturage
L’éco-pâturage permettrait d’épuiser les rhizomes et de lutter contre cette espèce invasive sur le long terme. Pour en voir les effets, cette expérimentation doit être conduite sur plusieurs années.
La première zone d’éco-pâturage a été mise en œuvre en 2021 le long de la Vire sur une parcelle d’environ 1000 m² au niveau de l’entrée de la voie verte, au bout de la promenade des ports.