Galvani (physicien et médecin italien du XVIIIe siècle) décrit très précisément les organes électriques de la torpille (image 1) :
"... cette électricité est produite et s'accumule dans l'animal par l'intermédiaire de deux corps d'une structure particulière, appelés corps ou organes électriques, composés d’un très grand nombre de prismes hexagonaux (image 2), eux-mêmes formés d'innombrables petits hexagones plats, les uns au-dessus des autres dans un ordre admirable..."
Volta imagine, à la fin de 1799, le dispositif qui le rendra célèbre et qui manifeste aux yeux de tous la production d'une électricité qui ne doit rien à l'organisme vivant. Il semble bien, paradoxalement, que l'électricité animale ait joué un rôle important dans l'invention du dispositif destiné à en combattre la thèse.
Or l'empilement que Volta décrit (en français) dans sa célèbre lettre de mars 1800 à Joseph Banks, président de la Royal Society, reproduit, souligne-t-il, la structure et les effets de l'organe électrique de la torpille cités par Galvani. Pour cet empilement, constitué de disques de métaux et de disques de carton humide, il a recherché le meilleur choix de métaux : "disques de cuivre, ou mieux d'argent" et "plaques d’étain, ou ce qui est beaucoup mieux, de zinc", et le meilleur choix de "l’humeur" : eau salée imprégnant "quelque matière spongieuse".
Au laboratoire de Tatihou, les élèves du lycée Doucet d'Equeurdreville ont étudié les caractéristiques physico-chimiques de l’eau de mer (image 3) et ont pu vérifier son rôle d’électrolyte en fabriquant par eux même une pile à eau de mer (image 4) telle que Volta l’a inventée au début du XIXe siècle.